Séminaire 2023 des doctorants de l’INSPÉ de l’Académie de Bordeaux, Laetitia Rosmann

Le bien-être subjectif des élèves à l’école maternelle : effets et impacts d’une séquence de danse autour des émotions

Par Laetitia Rosmann
Doctorante en sciences et techniques des activités physiques et sportives Université de Bordeaux, Laboratoire Cultures Education Sociétés (LACES) Directrices de thèse : Florence Darnis et Magali Boizumault

Introduction : Le bien être subjectif des élèves à l’école est défini comme l’état dans lequel l’individu satisfait trois besoins liés aux conditions scolaires, aux relations sociales entre pairs et à l’accomplissement personnel (Konu et Rimpela, 2002). Il est mesuré à partir d’indicateurs subjectifs auto déclarés (Florin, Guimard, 2017), des émotions positives (Diener, 2000). Exprimer et comprendre ses émotions-et celles autrui- (Premack, 1978) à cinq ans s’apprend. Cette acquisition va permettre une réorganisation cognitive des représentations de l’expérience émotionnelle (Kennedy-Moore et Watson, 1999) et la danse en tant qu’activité créatrice participe à cette transformation (Vygotski, 2011). Notre objet de recherche porte sur l’influence d’une séquence autour des émotions (Pons et al., 2004), vécues corporellement en danse en dyade (Perret et al., 1995) sur le bien être subjectif des enfants de maternelle. Nous étudierons les types de communications gestuelles (Coletta, 2004) co -construites (Perret Clermont, 1985) en danse (Cordier et al., 2011) qui participent au bien- être émotionnel des enfants. Méthode mixte : Deux Groupes participent à dix séances de danse: un Groupe Expérimental (GE) et un Groupe Témoin (GT). Le bien être subjectif des enfants à l’école est évalué par des pré et post tests. Le GE travaille sur l’apprentissage des émotions, à partir de la lecture d’un album jeunesse, et leur exploitation dans une séquence de danse. Le GT réalise uniquement une séquence de danse, la variable indépendante étant la constitution de dyade dans les deux groupes. Quatre enfants du GE et du GT sont filmés. La nature, les fonctions de leurs communications durant la séquence sont analysées à l’aide d’une grille construite pour l’étude. Résultats : GE obtient un niveau de bien être subjectif à l’école supérieur au GT entre le pré et le post test, ils progressent sur le plan des communications gestuelles émotionnelles : maitrise des émotions par un présence corporelle liée au placement du regard, varient les espaces relationnels pour transmettre un message, alternent les rôles d’interprète et de compositeur, a développé une posture d’écoute. Discussion : Notre étude démontre que le bien être subjectif exprimé par les enfants (Florin, Guimard, 2017) dépend de la satisfaction de leurs besoins à l’école (Konu et Rimpela, 2002). Exprimer et comprendre ses émotions-et celles autrui- (Premack, 1978) à cinq ans va permettre une réorganisation cognitive des représentations de l’expérience émotionnelle (Kennedy-Moore et Watson, 1999) et la danse en tant qu’activité créatrice participe à cette transformation (Vygotski, 2011). Les enfants qui progressent dans leurs communications gestuelles expressives s’engagent corporellement par l’alternance des rôles (Cordier et al., 2011) pour émouvoir.

Mots clefs : Emotions, danse, dyade, bien être subjectif, enfant Bibliographie :

Cordier, V., Chiron, M., Viviés, X. D., & Delaplace, J. M. (2011). Réflexion docimologique en danse

contemporaine didactisée: élaboration d’outils d’évaluation pour les enseignants et les élèves, du collège à l’université. eJRIEPS. Ejournal de la recherche sur l’intervention en éducation physique

et sport, (24).

Konu, A. et Rimpelä, M. (2002). Le bien-être à l’école : un modèle conceptuel. Health promotion

international, 17(1), 79-87.

Pons, F., Harris, P. L., et de Rosnay, M. (2004). Compréhension des émotions entre 3 et 11 ans :

périodes de développement et organisation hiérarchique. Revue européenne de psychologie du

développement, 1(2), 127-152.

Vygotski, L. S. (2011). Leçons de psychologie. Dispute (La).