VT-S5B-hbrun-mathidurand-Les-antis-Cheats.mp4

18 mars 2025
Durée : 00:05:41
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Les anti-cheats : Évolution et enjeux
Genèse et évolution
L'évolution des anti-cheats est amorcée par le jeu en ligne des années 1990, dont les premières protections étaient des vérifications de fichiers aux checksums. La multiplication des trainers (par exemple : DOOM, Quake) a incité des solutions plus élaborées, comme PunkBuster (2000), qui examinait les processus en temps réel, mais bien qu’ayant des problèmes de faux positifs.


En 2010, l'IA et l'analyse comportementale sont devenues dominant, et en 2020 ont émergé les anti-cheats du niveau noyau (par exemple : Riot Vanguard), qui bloquent leur exécution dès leur démarage. Confrontés aux contournements de plus en plus complexes, les solutions actuelles utilisent plusieurs techniques pour atténuer leurs limites.
Technologies clés
Méthodes client-side

Signature scanning : Détection de motifs binaires de cheats connus (par exemple : BattlEye, Easy Anti-Cheat).
Heuristique analysis : Détection de comportement suspect (par exemple : accès anormal de la mémoire ou injection de code).
Drivers en mode noyau (kernel): Programmés dans Vanguard ou FaceIT AC, en veille sur les interactions avec l'équipement, les appels système et prévenant les manipulations par des pilotes personnalisés.
Méthodes server-side
Analyse comportementale : Les outils comme FairFight ou VAC dénudent des écarts statistiques (par exemple : taux anormal de tir à la tête).
Apprentissage automatique : Modèles entraînés à partir de millions d'heures de jeu testant des micro-ajustements impossibles à faire en mode humain (par exemple, Project Artemis d'Activision).
Honey pots : Injection de données factices repérant les cheats qui s'y connectent.
Hybridation et coopération
Les nouvelles solutions, comme BattlEye, combinent plusieurs stratégies (scan mémoire, heuristique, analyse réseau). Les initiatives comme ACPI favorisent la mise en commun de données entre éditeurs, accélérant la détection et la neutralisation des nouvelles triches.
Enjeux et limites
Vie privée vs sécurité : Les anti-cheats noyau sont exposés à des surveillances excessives (ex. : Vanguard en 2020), ce qui contribue aux controverses entourant le respect des données personnelles.
Course aux armements : Les tricheurs utilisent FPGA ou hyperviseurs pour éviter les détections, la lutte est donc permanente.
Faux positifs : Overwatch a banni par erreur des joueurs en 2018 en raison d’une latence réduite par des écrans 240 Hz. Ces erreurs nécessitent des révisions manuelles coûteuses et nuisent à la confiance des joueurs.
Influence sur la performance : Le cas, pour certains anti-cheats mode noyau, peut affecter les performances des jeux ou créer une incompatibilité matérielle, limitant l'adoption.
Perspectives futures
IA générative : Génération de comportements de triche pour rendre les algorithmes plus adaptables.
Intégration matérielle : Collaboration avec les fabricants de GPU (Nvidia, AMD) et périphériques (Logitech, Razer) pour sécuriser les APIs et empêcher la manipulation des entrées.
Décentralisation : Utilisation de la blockchain pour rendre les données de jeu immuables et la vérification des infractions a posteriori plus pratique.
Évolution des punitions : Remplacement des bans permanents par des restrictions matchmaking ou des modes spécifiques à jouer pour les tricheurs confirmés.
Conclusion
Les anti-cheats ont évolué vers des solutions sophistiquées intégrant l’IA, la cryptographie et l’analyse comportementale. Avec leur efficacité croissante, il y a encore des défis d’un point de vue éthique aussi bien que technique. L’équilibre entre l’innovation et le respect de la vie privée existe toujours, avec la nécessité d’une réglementation équilibrée garantissant une expérience de jeu équitable sans empiéter sur les droits des joueurs.

 Informations

  • Ajouté par : Heddy Brun (hbrun@u-bordeaux.fr)
  • Propriétaire(s) additionnel(s) :
    • Arnaud Pecher (arpecher@u-bordeaux.fr)
    • Mathis Durand (mathidurand@u-bordeaux.fr)
    • Nicholas Journet (njournet@u-bordeaux.fr)
    • Pierre Ramet (pramet@u-bordeaux.fr)
  • Mis à jour le : 18 mars 2025 19:11
  • Type : Autres
  • Langue principale : Français